juin 2023

Truck Trading Group

‘Le vendeur automobile de demain sera chargé de relation’

Willy van Doorne International

 

Le monde automobile est son biotope naturel et il y a fort à parier que du sang DAF coule dans ses veines.  Vincent van Doorne est CEO de Willy van Doorne International.  Il gère son affaire comme le faisait avant lui son père. Avec le sens du commerce et dans le respect des clients et des collaborateurs. 

Hilde Van Raemdonck – Photos Benjamin Brolet

Willy van Doorne International.  Une référence absolue et un empire économique qui couvre la moitié orientale du pays.  C’est le patriarche, Willy van Doorne, qui fonda l’entreprise en 1982 et la développa en un holding actif dans trois secteurs : l’automobile, la foresterie et le matériel pour le bâtiment.  L’entreprise familiale comprend neuf établissements DAF sous la bannière de ‘Truck Trading Group’ et leurs activités connexes, quatre établissements Mercedes-Benz situés en Campine, deux Used Centers, deux entreprises de location et deux commerces en matériel pour le bâtiment. 

Le fondateur du holding, Willy van Doorne, était le fils de Wim van Doorne, l’homme qui, en 1928, fonda Doorne AutomobileFabriek (DAF) à Eindhoven, Pays-Bas.  Ce modeste atelier de construction situé à Eindhoven devint la base de ce qui allait devenir plus tard le chef de file des producteurs de poids lourds.

 

« Nous sommes un grand groupe mais tâchons de rester accessible »

 

Diversification

Willy oeuvra pour DAF pendant 20 ans, jusqu’à ce qu’en 1982, à l’âge de 43 ans, il estima le moment venu de se mettre à son compte.  Tout commença par le rachat de l’établissement DAF de Wijnegem. 

L’affaire se développa et s’étendit progressivement à Anvers, à la Campine, au Limbourg, à la Flandre orientale et à la province et au Grand-duché de Luxembourg.  Le Groupe VDH appartient aussi au holding et comprend des garages Mercedes Benz à Aarschot, Diest, Herentals et Mol.  De nos jours, DAF, Mercedes et Iveco sont les marques que le groupe représente sur les marchés belge et luxembourgeois. 

Avec son sens aigu du commerce, Willy n’a eu cesse de rechercher des opportunités et, surtout, de se diversifier en attirant des activités connexes telles que l’entretien, le magasin, la construction de grues, la location, les véhicules d’occasion etc., dans le but d’aider le client de toutes les manières possibles.  En réalité, Vincent van Doorne aimerait proposer les camionnettes Mercedes-Benz dans tous les établissements DAF mais ce n’est pas possible parce que les régions ont déjà été réparties historiquement. 

 

Matériels de construction et foresterie 

C’est ainsi que s’ajouta le deuxième pilier, les matériels de construction, qui devint Salco et Sercomat de nos jours. Le premier est un grossiste B2B où les professionnels du bâtiment peuvent acheter des équipements pour entrepreneurs.  Van Doorne est parvenu à croître encore dans cette branche en élargissant constamment sa gamme.

Le troisième pilier de l’entreprise, spécifiquement dédié à la foresterie s’articule autour de Mioli, situé à Bande (Nassogne), importateur John Deere, célèbre fabricant américain de tracteurs et machines agricoles au logo vert et jaune d’un cerf bondissant. 

Le holding comprend par ailleurs Truck & Auto Center (TAC) à Grobbendonk, Truck Trading Parts (TTP), DIF-RENT (occasion, location et leasing), De Kempen Verhuur (bennes à ordures), Hydromat à Lontzen (construction de grues), et Bee Line Trucks (carrosserie) à Henri-Chapelle.

 

« Le holding est toujours la propriété à 100 % de la famille »

 

100 % holding familial

Vincent van Doorne (57), fils de Willy et actuel CEO du holding, a rejoint l’affaire en 1990.  Après une formation en ‘business administration’, il travailla d’abord trois ans à la concurrence, plus particulièrement chez Iveco, en Angleterre, « pour apprendre les ficelles du métier ».  En 1996, il revint en Belgique à la demande de son père pour intégrer l’entreprise familiale.  D’abord comme COO jusqu’en 2017, et depuis lors comme CEO.

Van Doorne était une entreprise familiale et Vincent compte bien qu’elle le reste.  « Le groupe appartient aujourd’hui encore à 100 % à la famille. Le siège social se trouve à Schilde, et c’est là que se décident les lignes politiques et qu’est établi l’organe de contrôle financier.  Chaque entreprise dispose de sa propre direction mais le rapportage est centralisé. »  Les décisions importantes se prennent en concertation et certains aspects (la téléphonie, l’informatique, la programmation logicielle de l’ensemble du groupe, l’achat de carburants etc.) sont réglés centralement ; les économies d’échelle jouent bien sûr un rôle.

 

‘Vivre et se laisser vivre’

« Mon père avait beaucoup de charisme et était très apprécié pour son sens de l’équité et son implication sociale. Il était doté d’un sens inné du commerce mais toujours dans l’esprit de ‘vivre et se laisser vivre’.  La transparence et le respect sont restés des valeurs sûres dans l’entreprise. « Chaque entreprise jouit de liberté mais nous échangeons nos statistiques et chiffres d’affaires et organisons des réunions trimestrielles.  Question de rester bien informé. »

L’atmosphère qui règne sur le lieu de travail est excellente.  « Nous formons un grand groupe, en nombre et en répartition géographique, mais nous tâchons de rester accessible.  Et aussi de garder les pieds sur terre.  Tout le monde s’adresse par son prénom.  De manière générale, notre rotation du personnel est limitée. » 

« Débusquer les talents reste un vrai défi.  En outre, la débauche de bons mécaniciens demeure une réalité.  Mais il n’est pas rare que nous les voyions revenir au bout d’un moment, ils nous demandent s’ils ‘peuvent’ revenir.  N’est-ce pas le plus beau compliment qu’on puisse faire à un employeur ? »

 

« Rien n’est laissé au hasard »

 

Safety first

Autre dada chez WvDI, la sécurité. « Nous occupons deux équivalents temps plein à la prévention des accidents de travail.  Nous visitons nos établissements, à l’improviste ou non, et organisons des exercices incendie, vérifions les boutons d’urgence, veillons sur l’environnement, contrôlons l’utilisation des EPI (équipements de protection individuelle) etc. »  Il est établi des rapports étoffés par des photos, évaluations et le suivi à réserver. « Rien n’est laissé au hasard. »

 

Pas convaincu

En matière de stratégie, le holding suit la ligne établie avec cohérence.  « Mais le secteur automobile fait face à de profondes mutations.  Les concessions indépendantes ont été transformées en agences qui mettent davantage l’accent sur le caractère local.  Les showrooms deviennent des espaces d’expérience plus petits et la vente se fera de plus en plus en ligne.  Les marges se retrouveront sous pression. »  Personnellement, Vincent van Doorne n’est pas convaincu de la formule, « mais les constructeurs ne nous laisseront pas le choix. »  Et d’ajouter : « pour le client non plus les choses ne vont pas se simplifier. »

La nouvelle mobilité ? « Elle est incontournable, même si je considère que la mobilité électrique est une solution exclusivement urbaine.  Quant aux déplacements longue distance, l’incommodité de la capacité de recharge et la perte de temps forment encore un véritable obstacle de nos jours.

 

En bref

•   Fondé en 1982

•   Le fondateur, Willy van Doorne était originaire de la Campine néerlandaise, né à Eindhoven en 1939 et décédé à l’âge de 80 ans à Schilde. 

•   Célébration des 40 ans d’existence en 2022

•   Siège social : Bellevuedreef 3, 2970 Schilde

•   Activités : automobile – foresterie – matériels pour le bâtiment

•   Effectif du personnel : 500

•   Chiffre d’affaires : 334 millions d’euros en 2022

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